Mon camino primitivo, septembre 2015

Journée de rodage à tout point de vue: il faut que j'arrive à organiser mon sac de la façon la plus commode et fonctionnelle pour avoir tout à disposition... Il faut que j'arrive à démarrer le matin de façon un peu ordonnée, que je mette mon petit moteur physique en route sans brusquerie... 
Je ne vais pas très loin aujourd'hui et démarre donc lentement et prends le temps d'un petit-déjeuner correct tout en tentant de discuter avec l'aubergiste (en semi-espagnol!) qui semble avoir été bien au contact des moines et regrette leur départ (aux Etats-Unis, au Cameroun...). Si j'en rencontre beaucoup d'aussi sympa et patients, je finirai par parler espagnol! 

Ensuite commencent les choses sérieuses avec l'ascension de la Campa, généralement présentée comme la grosse épreuve avant Oviedo: pourtant le dénivelé ne dépasse pas les 300m et je m'en sors bien, tout en faisant des photos de la vallée et du monastère. 
Je me disais bien hier qu'à force de descendre au fond de la vallée il me faudrait remonter un jour! 
En tous cas, le paysage est magnifique et on distingue de mieux en mieux le monastère en montant. Pas une âme qui vive dans ce décor, aujourd'hui je ne fréquente que les vaches, les chevaux, les ânes et les moutons! Les oiseaux agrémentent le silence de leurs chants, ainsi que le tintement des cloches des vaches. 
De l'autre côté de la Campa, le chemin (ou souvent la route!!!!) me mène à travers un décor qui rappelle un peu les collines bourguignonnes de Vic, avec leurs pâturages, leurs haies d'arbres et la douceur de leurs formes. En arrière-plan par contre la chaîne des Picos de Europa impose sa majestueuse silhouette. 

Visiblement je reste sur la route du cidre... où abondent les pommiers! Je sais maintenant pourquoi Oviedo est la capitale du cidre! 

Les hameaux se suivent le long de la route, avec leurs vieilles maisons et leur collection de horreos, tantôt bien décorés, tantôt presque à l'état d'abandon.

Les habitants se réveillent, conduisent leurs vaches, travaillent leur bois... Mais ce qu'on rencontre le plus, ce sont les chatons! Dans un village j'en ai compté six, couchés sur la route...Dommage, pas le temps de prendre une photo pour toi, Paul! 

D'ailleurs j'ai regretté de ne pas avoir pu prendre une autre photo: un énorme chien aboyait furieusement sur mon passage... Il passait sa grosse tête mécontente par une petite fenêtre; à côté, à une fenêtre toute pareille, est apparue la tête d'une petite vieille qui, elle, m'a fait un salut de la main avec un grand sourire... contrastant avec l'attitude du chien qu'elle essayait vainement de rappeler à l'ordre! 

J'ai ensuite traversé bien des prairies et des forêts de chênes et chataîgniers (et autres) dont les fruits faisaient retentir la forêt en tombant... 

Et me voilà arrivée dans une superbe albergue à Pola de Siero, bien aménagée et spacieuse... où nous sommes très peu nombreux! Jusqu'à présent, nous n'avions guère de langue commune....Mais deux françaises viennent d'arriver!