Mon camino primitivo, septembre 2015

Le début du Camino Primitivo! Ça y est, je suis sur le Chemin! 
Malgré tout, je prends mon temps... histoire de ne pas être tentée de faire l'étape complète qui serait de 30 kms environ! À 7h30 je suis une des dernières à quitter l'albergue. J'espérais trouver les deux chapelles préromanes sur la périphérie d'Oviedo, mais cela s'est révélé très difficile, les gens connaissent peu, et quand j'ai enfin découvert la route, il fallait plus d'une heure pour le détour.... sans compter les kms supplémentaires en cas d'erreur! 
Donc après un café où j'ai pu miraculeusement me connecter au wifi, j'ai repris la direction de Santiago, les avenues se sont élargies, les immeubles espacés.... Enfin j'étais sortie d'Oviedo et je retrouvais dans la brume ma campagne vallonnée, les cloches des vaches et des biquettes. Après la pluie de la nuit, les montagnes semblaient fumer tout autour. 
Les pommiers sont oubliés, il reste les attitudes tendres des vaches asturiennes léchant leurs petits veaux. 

Une petite pause à une chapelle m'a permis de voir combien il passait de pélerins par ici! J'aurai donc aujourd'hui l'occasion de cheminer avec un jeune couple allemand de Hambourg, et plus tard avec un trio de "signores" espagnols qui vient de démarrer d'Oviedo. 
En parcourant la campagne, nous finissons par arriver à Esclampero où je comptais m'arrêter mais il n'est pas encore midi et il n'y a rien à faire dans le village! 
Je me laisse tenter et une petite pause avec mes compagnons espagnols me permet de repartir requinquée! Une forte descente nous emmène dans une zone plus sauvage, plus pierreuse et moins cultivée, même s'il reste des prairies et des maïs.

Nous continuons jusqu'à Penaflor (lieu paraît-il d'une grande bataille des Français contre les Espagnols, et très joli village ancien) où nous faisons une pause-repas. 
Encore quelques kms dans la campagne profonde et nous voilà à Grado où je voulais m'arrêter dans un hôtel qui fait l'accueil des pèlerins: complet! C'est la première fois que ça m'arrive! Il va falloir poursuivre...On me recommande de m'approvisionner car à San Juan de Villapanada on ne peut rien acheter. 
Après passage au supermarché j'entreprends la montée vers San Juan: effectivement, elle est corsée! Je prends mon courage à deux pieds et je monte, monte, monte... L'albergue semble toujours plus loin. Malgré tout, le paysage sur la vallée, sur Grado et les montagnes environnantes se fait de plus en plus vaste et beau. Le soleil va même faire une apparition furtive à 18h pour fêter mon arrivée sur le plateau. Le son des cloches des vaches m'encourage à m'enfoncer dans cette campagne profonde... Partout des chatons courent devant mes pas (cette fois j'ai fait des photos!).

Et j'arrive enfin...Devant l'albergue, un vaste panorama... Le bémol, c'est que l'albergue est complète! L'hospitalier qui se met en quatre pour aider ses pèlerins me propose un matelas dans la salle commune (aux côtés de trois autres pèlerins sans place dans le dortoir): ça fera mon affaire, mes jambes sont fatiguées! J'espère que la nuit leur apportera le réconfort nécessaire pour la suite! 

  Une installation de fortune...