Ultréïa et suséïa, l'appel de l'infini
"Tourner la page" après un camino de Santiago, après quelques semaines faites de liberté, d'amitié et d'infini, n'est vraiment pas l'expression qui convienne le mieux! Et pourtant, il faut bien revenir à la vie courante, sans doute avec quelques modifications, puisque tout au long du chemin nous sommes appelés à voir les choses différemment.
A chaque pas désormais revient la question: de quoi ai-je donc vraiment besoin sur mon "camino de la vida", moi qui avais besoin de si peu sur mon camino de Santiago?
Qu'est-ce qui est donc important sur mon chemin d'aujourd'hui?
Certes j'apprécie toujours beaucoup le confort d'une bonne serviette à la sortie de la douche (tellement mieux que l'espèce de petit buvard léger qui nous sert de serviette sur le chemin....) mais c'est loin d'être l'essentiel!
L'essentiel, ce qui reste et ce que j'ai à partager davantage maintenant que je suis revenue la tête pleine d'amitiés nouvelles, de paysages grandioses, de lumières et de couleurs incroyables, c'est sans doute une présence, celle qui m'a accompagnée sur le camino, celle de l'amitié de mes compagnons pèlerins, et aussi celle de cette force qui vous donne un élan vers l'infini et un amour de la création reconnaissant envers le Créateur. A chaque pas c'est l'infini qui nous appelle, l'infini de l'océan, l'infini du ciel et de la lumière, l'infini de la beauté de notre terre, l'infiniment grand et l'infiniment fort à côté de nous.... et l'infini de nos aventures!
L'amitié à l'infini, oui, ça existe! En effet, à chaque fois que je venais de quitter certains parce qu'il arrêtaient leur marche, dès Oviedo, Santiago, Fisterra, je me demandais comment j'allais continuer sans eux, et ma petite inquiétude s'envolait très vite: d'autres sourires surgissaient très vite, sans pour autant que j'oublie les précédents! D'ailleurs les souvenirs de mes compagnons de camino de 2013 et 2014 me reviennent toujours quand je revois en photo les paysages traversés...
Pour ce qui est de l'infini dans la nature, il suffit de rappeler quelques images....
L'infiniment fort, l'infiniment sauvage, nous l'avons vu dans les vagues de l'océan, et ressenti sous les renversantes bourrasques du Puerto del Palo...
L'infiniment beau, l'infiniment vaste, nous ont bien des fois coupé le souffle!
Que dire de l'infiniment haut... de ces cathédrales de verdure....
qui tendent leurs bras vers le ciel?
Tout comme nos cathédrales de pierre semblent désigner le ciel....
et nous inviter à prendre de la hauteur....
Le ciel, dont la profondeur est parfois voilée...
mais qu'on découvre après s'être élevé au-dessus de l'immensité de la mer de nuages....
plus ou moins coloré et réchauffé par le soleil....
mais toujours d'une infinie beauté
et tout cela grâce à la lumière, au soleil...
qui transforme toute chose....
et toute situation météorologiquement perturbée...
et ce, depuis le matin....
jusqu'au soir...
devant l'infini de l'océan!
Tout cela nous appelle à aller toujours plus loin, toujours plus haut... ultréïa et suséïa, aller au-delà vers l'inconnu et l'infini... Le chemin ne s'arrête pas à Santiago avec ses aspects de kermesse joyeuse en journée... l'atmosphère de calme, de plénitude de la cathédrale au petit matin nous prépare à celle de Fisterra et surtout de Muxia. A nous de la savourer en chemin...
Face à cet infini, on se sent tout petit et tout frêle
comme ces deux arbres chétifs sur mon chemin....
qui pourtant résistent au vent et tiennent bon, tendant leurs bras vers le ciel: ils sont debout et aspirent à "plus haut"!
Pour terminer sur une image récente....
malgré ma petitesse, me voilà grandie par la lumière du soleil, prête à avancer, ultréïa et suséïa!
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