Mon camino primitivo, septembre 2015

Mon camino primitivo, septembre 2015

1er octobre 2015: Fisterra-Muxia

 

 1er octobre 2015 : de Fisterra à Muxia

 

Après une nuit un peu tourmentée par la présence d'un moustique dans ma chambre (le gaillard s'est empiffré à mes dépens et a joyeusement chanté son bonheur au-dessus de moi...), je me prépare à écrire une nouvelle page blanche: me revoilà seule à repartir sur le camino! Mais dès le petit-déjeuner au café je suis rassurée: d'autres vont tenter la dernière partie...

 

Il fait encore bien sombre quand je rencontre l'un deux: Roman, venu de Dresde, et parti de St Jean Pied de Port; il traîne un peu la patte, mais il y va!

 

Le ciel est encore étoilé, la lune devient lentement croissant...on distingue un peu la côte et ses lumières.

 

Puis le jour paraît peu à peu... Une légère brume entoure tout de mystère, les horreos jouent les fantômes dans la campagne.

 

20151001_084419.jpg

 

La forêt sera souvent le cadre de cette ultime étape. Soudain deux arbres chétifs mais très hauts attirent mon attention: comme nous face à l'immensité de l'océan, ils tendent leurs bras décharnés vers l'immensité du ciel... Comme nous ils sont faibles mais tendent vers l'infini... Et tous ces pins de ces belles forêts, ne sont-ils pas comme cette foule de pèlerins à à tendre tout leur être vers l'infini?

 

Tout en faisant ces belles réflexions j'avance vers Lires, passage incontournable dont il faut avoir le tampon sur la crédenciale pour avoir droit à la "muxiana": du coup tous les cafés font la promotion de leurs tampons pour qu'on aille chez eux! Lires est un petit village proche de l'océan, traversé par un large rio que l'on passait autrefois par un "paseo" (dalles de pierres), mais aujourd'hui par un pont.

Pour ne pas faire de jaloux, je vais tamponner ma crédenciale dans un joli petit jardin d'une casa rurale qui met son matériel à disposition du pèlerin.

 

20151001_093710.jpg

20151001_093317.jpg

 

Après Lires commence la montée vers le Facho de Lourido, à travers des landes de genêts et fougères et des forêts de pins et d'eucalyptus. Quelques villages riches en horreos viennent se nicher entre forêts et prairies. Les vaches doivent être à l'étable: j"en ai compté sept dehors seulement, et une dizaine de moutons... Ce qu'on voit le plus c'est le maïs, et de petits jardinets.

 

En cours de route le camino me réserve une très agréable surprise: nous sommes sur un camino à double sens: certains font Santiago-Fisterra-Muxia, d'autres font Santiago-Muxia-Fisterra, ce qui fait qu'à mi-parcours nous croisons ceux qui viennent de Muxia, et parmi eux, Odile (de Grenoble) avec qui j'avais sympathisé en quittant Santiago! Quel plaisir de se retrouver quand on ne s'y attend pas! Elle m'annonce des merveilles à Muxia et me met de l'eau à la bouche... Nous bavardons un peu et repartons chacune de notre côté le coeur en joie! Un miracle du chemin de plus...

 

Au bout de quelques efforts, c'est l'arrivée au Facho de Lourido: le sommet n'est pas très haut mais il permet d'avoir une vue panoramique sur les collines couvertes de landes et de forêts environnantes. À 300m d'altitude on peut avoir l'impression d'être sur le toit du monde...

 

20151001_132605_stitch.jpg

La descente est plutôt facile, progressive. On arrive au-dessus d'une plage en forme de "concha" (coquille ou demi-lune): la vue serait magnifique s'il n'y avait pas au-dessus un horrible immeuble en construction. D'ailleurs plus loin c'est un stade qui dépare le paysage en bord de mer!

 

Les deux derniers kilomètres seront faits sur la route, dommage! Mais le regard se perd entre les rochers de la côte. De petits jardins clos par des murets de pierre bordent l'espace maritime.

 

L'arrivée en ville me paraît froide, morte... C'est l'heure de la porte close en Espagne.

 

J'essaie de trouver une albergue au centre ville: ce sera la Bela Muxia! Je suis bien tombée, elle est moderne, propre et confortable et la dame qui m'accueille très gentille: la dernière sera la meilleure des albergues de mon camino, mon dessert!

 

Mais la cerise sur le gâteau reste à venir: la découverte du site de Muxia est merveilleuse: la pointe se termine par des rochers magnifiques à la mode de Ploumanach. L'église est construite sur le rocher, le clocher s'y appuie. Plus loin c'est pour moi l'apothéose: le sanctuaire de Santa Maria fait face à un océan qui cogne contre les rochers; à côté de lui, le phare et de l'autre côté un grand monument (2 pierres dressées dont je n'ai pas encore trouvé la signification). En face sur les collines de la pointe voisine des éoliennes s'agitent. Plus à l'abri un joli petit port protège des pêcheurs et de rares plaisanciers.

 

20151001_171001.jpg

 

Je monte au sommet du grand rocher pour avoir une vue d'ensemble époustouflante sur la ville, le port, l'église et le sanctuaire: magnifique! Odile n'avait rien exagéré...

 

20151001_171519.jpg

 

Et pour couronner le tout, j'assiste au coucher de sa majesté le soleil à l'heure où il plonge dans la mer, c'est somptueux!

 

20151001_194641.jpg

Tout cela évidemment s'ajoute à la joie d'avoir réalisé mon rêve: aller au bout de mon camino! Je suis arrivée en 20 jours de marche et 2 de repos!



01/10/2015
6 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Voyages & tourisme pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 17 autres membres