Mon camino primitivo, septembre 2015

2 octobre 2015: Muxia et Santiago

Encore une journée de bonheur, et bien plus que je n'eusse pu l'imaginer!

Certes ce matin à l'albergue une sirène retentit avec insistance: personne ne bouge... Moi non plus... Mais je finis par me lever car je ne dors plus!

Une dernière fois je plie mon sac de couchage et tasse mes affaires dans le sac. Dehors je cherche un café ouvert... Ils ne sont pas nombreux; mais dans celui sur lequel je jette mon dévolu je tombe sur un couple très souriant. Après avoir cherché et trouvé en quelle langue les aborder (en français, c'est plus simple!), je me retrouve vite à leur table: ils sont italiens (Maria Pia et Guerrore, j'ignore comment cela s'écrit) et elle a vécu en France et est ravie de causer en français; ils sont en chemin vers Fisterra, après le chemin de la Plata...

Nous passons un agréable moment.

Entre temps il fait presque jour: le miracle fait que je suis au bon endroit au bon moment pour voir surgir le soleil derrière les collines qui bordent la ria de Muxia. Que c'est beau, avec ce voile de brume qui estompe tous les contours!

Je décide donc de retourner à la pointe vers le sanctuaire pour admirer ce lever du soleil: tout y est calme, feutré... Je savoure...

Soudain je vois quelqu'un sortir du sanctuaire par une porte de côté: c'est ouvert! Miracle! Visiblement deux femmes attendent l'heure de la Messe. J'en profite pour faire le tour de l'église et admirer les statues de la Vierge. Un prêtre aux longues moustaches blanches arrive et commence à débiter sa Messe en espagnol à grande vitesse; je ne reste pas, je préfère faire le tour des merveilles à l'extérieur, je me promène dans les énormes rochers pour avoir la meilleure vue sur l'église puis je remonte au panorama du mont Corpino: encore plus beau qu'hier sous cette lumière du matin... En contrebas une croix de pierre invite au recueillement...C'est divin!

Ensuite je repasse aux "choses sérieuses" qui en fait n'ont aucune importance: je vais tenter d'obtenir ma "muxiana" attestant que j'ai fait le chemin depuis Fisterra! Il va me falloir me déplacer beaucoup et demander à plusieurs personnes pour qu'on finisse par me dire que toutes les albergues la donnent! Je la reçois donc finalement des mains d'une sympathique hospitalière d'une auberge où je n'ai même pas couché!

Comme quoi ... nous courons toujours bien inutilement derrière des choses vaines...

Ce "diplôme" en mains, ou plutôt dans le sac, je vais pouvoir flâner en bord de mer et à travers le marché, surprise de voir que certains commerçants n'ont même pas de table et pèsent leurs légumes à même le sol! Je résiste à la tentation de m'acheter une grosse polaire car il commence à faire plus que frais, mais je n'ai pas de place dans le sac!

En fin de matinée, les nuages arrivent et toutes les belles couleurs disparaissent... Mais cela ne dure pas, je peux encore me promener le long du port.

Vers 13h les pèlerins commencent à s'aligner le long des maisons qui sont proches de l'arrêt de bus: le départ est à 14h30 mais tout le monde attend dans les cafés, le long du port... Il va bien falloir rentrer sur Santiago d'où tous se disperseront. Presque au dernier moment, un visage connu apparaît: Rita! Elle vient d'arriver puisqu'elle a fait le trajet en deux étapes. Ça nous fait un immense plaisir de nous revoir encore une fois et en dernière limite!

Le voyage à Santiago dure deux heures, nous passons parfois par des endroits que nous avons traversés à pied: ah, le café où nous avons fait la pause...!

À la gare routière de Santiago, je n'ai pas très longtemps à attendre: mon René arrive un peu en avance! Ça y est, il est là!!  Nous allons pouvoir traverser la ville ensemble comme il y a deux ans, mais cette fois vers un hôtel près de la gare Renfe où nous louerons demain notre voiture.