Mon camino primitivo, septembre 2015

6 octobre 2015: de Ribadeo à Ribadesella

En franchissant ce matin le pont autoroutier sur l'Eo, long de 600 mètres, nous tournons une page: adieu la Galice, bonjour les Asturies!

Le point commun entre les deux régions, c'est malheureusement la pluie... Les essuie-glace ne chôment pas, mais nous sommes à l'abri!

Nous allons franchir ce matin une quantité invraisemblable de viaducs et de tunnels par l'autoroute: c'est impressionnant! Tous ces travaux effectués ne peuvent que laisser admiratifs!

C'est ainsi que nous arriverons vite au double pôle industriel d'Avilès et de Gijon: quel gâchis pour la nature dans de si beaux sites! Mais sinon, où les installer?

Près du cabo de Penas, nous tentons d'échapper aux zones industrielles en nous dirigeant vers Candas et Luanco. Je suis surprise d'y découvrir de grandes villes avec une multitude d'immeubles car je croyais qu' il s'agissait de petits villages! Le site en bord d'océan est magnifique mais quelle tristesse d'y voir tant d'immeubles soit non terminés soit vides... Sont-ils au moins habités en saison estivale? Quel gâchis!

Malgré tout nous ferons une jolie petite balade (pluvieuse) sur le paseo aménagé en bord de mer de Candas

et surtout sur une des pointes du cap (au cours d'une éclaircie, mais en plein vent!): la vue y est magnifique vers l'Ouest, en direction du phare du cap, sur les rochers creusés par les attaques de l'océan. Vers l'Est, sur le ciel sombre se découpent les cheminées de Gijon qui crachent leur nuage de pollution...

Nous repartons pour Gijon, évitant de prendre l'autoroute dans l'espoir de trouver le pain qui nous manque pour le pique-nique: pas de boulangerie en vue... Nous tentons un supermarché et nous engouffrons dans un parking souterrain: nous ne trouverons pas le supermarché dans ce centre commercial immense... Il nous en faudra un deuxième plus modeste... Tout ça pour une bouchée de pain!

Sortis de là, nous ne sommes pas sortis de Gijon... Où diable est donc passée notre autoroute? Finalement nous trouvons le panneau qui nous sauve et nous remet sur la route de Santander... Ouf! Comble de bonheur, au bout de quelques kilomètres est annoncée une aire de repos (chose jusqu'alors encore inédite sur l'autoroute espagnole...): nous allons pouvoir manger!

L'estomac réconforté, nous voyons les choses sous un meilleur angle même si la pluie menace toujours...

Nous allons essayer de faire un peu de tourisme et nous quittons l'autoroute pour La Isla, en bord de mer: nous y rencontrons une pèlerine -française- qui se réjouit autant que nous de papoter un peu...

Après quelques photos de la plage et de l'église, nous poursuivons, et c'est là que va commencer pour moi un petit pèlerinage du souvenir: je reconnais bien des endroits où je suis passée l'automne dernier; c'est tout juste si la douleur aux genoux ne revient pas en même temps!

C'est avec grand plaisir que je revois la plage de Vega, plage mouvementée et prisée des surfeurs: sous le vent d'aujourd'hui, elle est plus que vivante, même à marée basse! Impressionnant! Une fois de plus, je me sens toute petite en face de la force des éléments!

Par contre, je découvre avec stupeur les rochers géants entaillés par le rio et la mer qui forment un défilé étonnant où passe la route vers San Esteban, je n'étais pas passée par la l'an dernier!

Nous passons devant l'albergue de San Esteban où j'avais couché puis redescendons sur Ribadesella (la rive du rio Sella) où nous avons réservé dans une pension "boîte à pèlerins" où on paie le prix d'un hôtel tout en étant traité en pèlerin...

Mais cette escale nous permettra de vivre un instant magique à Ribadesella: nous pourrons entrer dans l'église dédiée à Ste Marie-Madeleine, qui était fermée à l'heure de mon dernier passage, très sobrement décorée de grandes fresques tout à fait à mon goût;

ensuite nous monterons à l'ermitage de la Guia sur le mont Corberu, au-dessus de la ville, pour y jouir d'un panorama inoubliable sur la ville, l'estuaire de la Sella, les plages que la mer entreprend fougueusement de reconquérir à la marée montante, et les premiers reliefs des Asturies qui encadrent la ville, le tout sous un soleil qui tente d'envoyer quelques rayons derrière les nuages.... Tous ces effets de lumière et de nuages donnent un air surnaturel à ce spectacle sublime!

Mais nous redescendrons sur terre et dans la ville... Nos estomacs crient famine et nous sommes heureux de trouver un aubergiste qui nous sert avant les 20h30 fatidiques en Espagne.